Information sur l'aide à l'enfance Questions fréquentes

Combien y a-t-il d’enfants placés en France ?
Il est difficile d’avoir accès aux chiffres récents. Et c’est une lecture sur plusieurs niveaux. Selon les chiffres de la Drees, il y a 340 000 enfants en France (DOM-TOM inclus) qui font l’objet d’un suivi de l’ASE. Environ la moitié, c’est-à-dire 177 000, sont effectivement placés soit dans des foyers, dans des familles d’accueil (76 000 mineurs et jeunes majeurs sont en famille d’accueil et 61 000 sont hébergés dans les établissements de l’ASE, le reste dans des logements autonomes gérés ou financés par l’ASE).
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Quelle est la moyenne d’âge des enfants placés ?
L’âge moyen des enfants confiés est de 12 ans. Plus de la moitié (53 %) ont entre 11 et 18 ans.
Quelle est la rémunération d’un éducateur spécialisé ?
La récente loi sur la protection de l’enfance, entrée en vigueur le 7 février dernier, revalorise la rémunération des assistants familiaux. Mais il n’en est rien pour les éducateurs spécialisés. Ceux-ci sont payés 1600 € brut en début de carrière et mettent plus de 20 ans à atteindre 2400 € brut.
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Qui gère l’ASE ?
Depuis les lois de décentralisation de 1983, l’aide sociale à l’enfance est une compétence des conseils départementaux. Cette situation entraîne d’inévitables disparités entre les départements, les uns étant plus riches, mieux dotés que d’autres. C’est pourquoi la question de la recentralisation de l’ASE est de plus en plus évoquée.
Combien de temps en moyenne les enfants restent-ils dans les foyers/familles ?
La durée moyenne de placement est plus importante pour les enfants accueillis chez les assistants familiaux que ceux accueillis en MECS (appelés plus communément « foyers »). Un tiers des enfants étaient confiés à l’ASE depuis plus de 7 ans.
Quel est le budget de l’ASE ?
La protection de l’enfance représente le 2ème plus gros budget d’action sociale après l’éducation : 8,56 milliards d’euros ont été consacrés en 2019 au secteur de l’ASE, en augmentation (40% entre 1998 et 2016). Selon le CESE, le total des dépenses publiques s’élève à 10 milliards (avec rémunération des personnels).
Quelle est la part des anciens enfants placés dans le nombre de SDF ?
Entre 25 et 30 % des personnes sans abri sont passées par l’ASE, et ¾ des jeunes de l’ASE se retrouvent à la rue après 18 ans
À quel âge s’arrête la protection ?
Jusque récemment, la protection s’arrêtait à la majorité, c’est-à-dire 18 ans.
Désormais, en théorie, un accompagnement devra être proposé par les départements (soutenus par l’État) aux jeunes de l’ASE sans ressource ni soutien familial, jusqu’à 21 ans.
Cet accompagnement comprend une solution de logement (foyer jeunes travailleurs, CROUS, etc.), un soutien éducatif et un soutien financier (bourse d’étude, allocation garantie jeune, ou aide financière accordée par le département).
Les jeunes majeurs qui le souhaitent pourront avoir accès à un Contrat d'engagement jeune, en remplacement de la "Garantie jeunes".
Quels sont les différents types de placement ?

Ils sont multiples et relativement peu connus du grand public. Il y a :

Les pouponnières à caractère social qui accueillent de manière urgente ou pérenne des enfants ayant moins de 3 ans

Les foyers de l’enfance qui accueillent des enfants ayant besoin d’une aide d’urgence. Le séjour y est provisoire, dans l’attente d’une solution plus pérenne mais, par manque de places dans d’autres structures, il peut durer plusieurs mois.

Les maisons d’enfants à caractère social (MECS), la forme d’hébergement pérenne la plus courante, communément appelées « foyers ».

Les lieux de vie et d’accueil (LVA), des établissements accueillant des jeunes en petit nombre, pour une prise en charge plus « familiale ».

Les villages d’enfants ont également un dimensionnement plus familial, associé généralement à un objectif de prise en charge de frères et sœurs, sans séparation des fratries ;

Les assistants familiaux, ou « famille d’accueil », des professionnels rémunérés qui accueillent les enfants à leur domicile.

Plus rares, les internats scolaires, les instituts thérapeutiques éducatifs pédagogiques (ITEP) et les instituts médico-éducatifs (IME) pour des enfants en situation de handicap.

Et enfin, une minorité de jeunes, souvent des mineurs non accompagnés (MNA), sont placés pour la plupart (95 %) « en autonomie », c’est-à-dire dans des hôtels.